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L’émir Abd el-Kader, chef de guerre

Abd el-Kader, chef de guerre
    
     L’émir Abd el-Kader (1808-1883) constitua le plus redoutable adversaire de la conquête française. Son projet d’établir un État musulman et de nationalité arabe ne pouvait en effet se concilier avec la politique des colonisateurs. Après plusieurs années d’affrontements interrompues, par deux vaines tentatives de compromis, un conflit inexpiable éclata en 1839 et ne se termina qu’en 1847.
     L’émir Abd el-Kader         L’émir s’est d’abord révélé un remarquable entraîneur d’hommes, capable de mener quinze ans durant, sans se décourager, en l’absence de tout appui, une guerre de plus en plus désespérée. Il a su prolonger la phase finale de son conflit avec les Français pendant huit ans (1839-1847), alors qu’il avait suffi à ceux-ci de prendre Constantine (13 octobre 1837) pour abattre le pouvoir du bey Ahmed.
      « Maître utilisateur de l’espace nord-africain », comme l’a écrit Jacques Berque, il s’est montré capable d’imaginer des plans remarquables qui font de lui un véritable stratège et non un simple « chef de partisans ».
       Il a su également impressionner ses adversaires par ses qualités personnelles, et d’abord par son courage. Excellent cavalier, dans la grande tradition arabe, il n’a pas hésité à payer souvent de sa personne, chargeant personnellement à l’occasion, tous étendards déployés, se signalant ainsi aux coups de l’ennemi, pour soutenir ses soldats défaillants.
                                                                 
         Il s’est imposé aussi par son humanité. Fidèle à une lecture généreuse et intelligente du message coranique, il s’est efforcé, dans une guerre marquée par des atrocités réciproques de limiter ou d’interdire chez les siens les cruautés inutiles.
                                                    Jacques Frémeaux, Revue historique des armées, 250 | 2008
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