Abd el-Kader, chef de guerre
L’émir Abd
el-Kader (1808-1883) constitua le plus redoutable adversaire de la conquête
française. Son projet d’établir un État musulman et de nationalité arabe ne
pouvait en effet se concilier avec la politique des colonisateurs. Après
plusieurs années d’affrontements interrompues, par deux vaines tentatives de
compromis, un conflit inexpiable éclata en 1839 et ne se termina qu’en 1847.

« Maître utilisateur de l’espace nord-africain »,
comme l’a écrit Jacques Berque, il s’est montré capable d’imaginer des plans
remarquables qui font de lui un véritable stratège et non un simple « chef de
partisans ».
Il a
su également impressionner ses adversaires par ses qualités personnelles, et
d’abord par son courage. Excellent cavalier, dans la grande tradition arabe, il
n’a pas hésité à payer souvent de sa personne, chargeant personnellement à
l’occasion, tous étendards déployés, se signalant ainsi aux coups de l’ennemi,
pour soutenir ses soldats défaillants.
Il s’est imposé aussi par son humanité. Fidèle à une lecture généreuse et intelligente du message coranique, il s’est efforcé, dans une guerre marquée par des atrocités réciproques de limiter ou d’interdire chez les siens les cruautés inutiles.
Jacques Frémeaux, Revue historique des armées, 250 | 2008
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